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Réflexions sur l’innovation sociale ouverte

Dans cette vidéo de 30 minutes, Michel Briand, élu municipal à Brest, parle d’innovation sociale ouverte, la capacité des citoyens à innover par et pour eux mêmes dans un modèle de coopération ouverte, et du rôle des institutions dans ce nouveau modèle.

Élu municipal à Brest, en charge d’internet et du multimédia, vice président de Brest Métropole Océane en charge de l’Économie sociale et solidaire et de l’aménagement numérique du territoire et membre du Conseil National du Numérique, Michel Briand milite depuis de nombreuse années pour promouvoir la mise en œuvre de pratiques collaboratives ouvertes comme facteur d’innovation, d’implication des personnes, de lien social et d’efficience.

A Brest où il est élu depuis 10 ans, Michel Briand a été à l’origine de nombreuses initiatives (jetez un oeil à son profil impressionnant).

Dans une conférence qu’il a donné dans le cadre des rencontre participatives mousTIC, il revient sur les expériences de développement des réseaux d’innovation sociale menées en Bretagne et sur l’importance de l’ouverture et le partage des contenus par les institutions.

Voici la vidéo. J’ai mis en dessous quelques notes sur la présentation de Michel et ainsi que des réflexions sur l’innovation sociale ouverte que cela m’a inspiré.


animer un réseau territorial de l’innovation… par supagroflorac

Réflexions sur l’innovation sociale ouverte

Michel montre que l’innovation citoyenne est abondante et travaille à la rendre visible pour la valoriser.

Il cite ainsi plusieurs exemple d’innovations sociales qui crée des biens communs comme l’encyclopédie collaborative WikipediaSesamath, un projet de cours de math basé sur des contenus libres, ou encore les cours ouverts en réseau (MOOCs) des projets très importants nés de réseaux citoyens et que les grandes institutions auraient été incapables de produire.

Il explique pourquoi les institutions devraient passer d’une logique du « faire pour » à une logique du « faire avec« , où, au lieu de lancer ou de diriger de nouvelles initiatives, les institutions devraient plutôt être attentives aux initiatives existantes, les rendre visibles, les accompagner et les valoriser. Les institutions devraient aussi travailler à faciliter les croisement entre les différents réseaux d’innovation sociale et aider les acteurs associatifs et locaux à s’approprier les pratiques collaboratives et à les mettre en place à leur rythme.

Il évoque aussi la difficulté d’ouvrir les institutions, collectivités, universités, pour qui partager n’est pas naturel et qui ont toujours la peur de se faire « copier ». Ces institutions touchent de l’argent public, pourtant les contenus et travaux qu’elle produisent ne sont que très rarement publiés et même quand elles le sont elles restent enfermées, soit techniquement (pas facile de réutiliser les informations ou les données) soit légalement (On ne voit jamais de licences licence libres sur portail publics).

Pourtant, ces contenus produits par de l’argent public devraient être des biens communs ouverts et utilisables par tous.

Car pour que les citoyens puissent innover, l’ouverture des données et la possibilité de les réutiliser sont essentielles.

Autre chose, même si les données sont parfois mises à disposition par les collectivités, institutions, associations, les licences libres sont rarement utilisées. Le premier rôle des licences libres, c’est d’offrir une alternative au copyright qui permet de définir des conditions de réutilisation des contenus.

Mais au delà de la simple définition de conditions de réutilisation, les licences libres explicitent une volonté de partage.

En ce sens les licences libres sont un signal et une invitation à la coopération stigmergique.

Il reste donc beaucoup de travail à faire pour promouvoir les modèles coopératifs ouverts et démontrer leur pertinence, mais aussi pour promouvoir l’usage des licences libres par des personnes ou organisations qui ont déjà des pratiques de partage.

Dernier point intéressant, Michel évoque la volonté de documenter les pratiques sociales sous forme de recettes librement réutilisables afin de permettre la dissémination des meilleures pratiques d’innovation sociale dans d’autres territoires (il parle de « code source » par analogie avec le monde du logiciel libre).

Ainsi dans le cadre du projet Brest Creative,  une soixantaine d’innovations sociales ouvertes on déja été documentées et publiées pour faciliter leur réplication ailleurs.

Un travail qui recoupe en partie celui que je fais sur le recensement d’évènement co-créatifs et leurs recettes libres pour faciliter l’organisation de tels évènements et inventer d’autres manières de travailler ensemble.

Enfin, comme Michel, je pense qu’en ce temps de crise, les changements ne vont pas venir d’en haut mais de la capacité des associations et des habitants à produire localement des changements pour le meilleur. Dans ce contexte, le rôle des institutions, leur capacité à s’ouvrir et à soutenir ces innovation sociale sera essentiel.

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