co-construction, stratégie, design avec une approche (éco-)systémique

Les compétences collaboratives et leur développement en formation d’adultes (thèse)

Dans des sociétés transformées par les usages du numérique, les compétences à coopérer/collaborer figurent au premier rang des savoirs à développer et portent des promesses d’efficience, d’innovation et de bien-être au travail. Pourtant, ces compétences sont aujourd’hui peu mises en avant dans les organisations professionnelles, et restent absentes des parcours en formation des adultes. À partir de ce constat, une thèse en sciences de l’éducation  a cherchée à identifier les compétences à développer pour travailler plus facilement avec les autres.

 

Quelles compétences pour savoir coopérer ?

Il semble évident que coopérer n’est pas qu’une affaire de savoirs, mais aussi de savoirs-faire et de savoirs-être. Identifier les compétences nécessaires pour collaborer est un enjeu qui n’est pas évident. Dans ce contexte, la thèse publiée par Elzbieta Sanojca est particulièrement instructive.

Prenant comme sujet d’étude la formation Animacoop « Animer un projet collaboratif », avec plus de 200 stagiaires formés aux pratiques collaboratives entre 2010 et 2014  et quatre terrains professionnels d’observation des compétences réinvesties, elle a cherché à dégager les compétences  clés pour bien coopérer. (note: je suis membre du collectif de formateurs Animacoop Toulouse).

A partir de ces travaux, elle a identifié trois « compétences collaboratives pivots »: Avoir « l’esprit collaboratif, co-concevoir la structure de son projet, et avoir un souci du bien commun.

D’après son étude, une combinaison de ces trois compétences semble corrélée à une mise en œuvre plus riche de la coopération/collaboration. Elles peuvent donc être considérées comme des compétences « pivots » du projet collaboratif.

Trois compétences collaboratives pivots

Avoir « l’esprit collaboratif »

Cette qualité marquerait une prédisposition pour entrer dans la coopération, elle inclut:

  • avoir un à priori positif vis à vis de la collaboration
  • fonctionner en mode de réciprocité
  • avoir conscience de l’interdépendance vis à vis des autres

Co-concevoir la structure de son projet

Animer un projet collaboratif commence dès la conception. Le fait de co-concevoir la structure de son projet dès le démarrage renforcerait l’engagement et la motivation mutuelle.

Avoir un souci du bien commun

Un projet va générer des productions. Placer ces productions sous le sceau du « commun » indiquerait la maturité d’un groupe à coopérer/collaborer et consoliderait l’engagement à long terme

Huit compétences « charnières »

En plus des 3 compétences collaboratives pivots décrites précédemment, la thèse identifie 8 compétences charnières:

  • « avoir de l’humilité et un ego mesuré » ,
  • « être bienveillant »,
  • « savoir engager des partenaires »,
  • « animer le groupe pour faciliter le travail »,
  • « être à l’écoute des personnes et des avis »,
  • « développer et maintenir un réseau d’acteurs »,
  • « gérer les informations »,
  • « agir pour atteindre les objectifs communs ».

Développer des compétences collaboratives

Pour le développement des compétences collaboratives, la thèse conclut que l’approche par l’activité est pertinente tant pour l’analyse (à la lumière de la théorie de l’activité) que pour la scénarisation des activités d’apprentissage (apprentissage « par le faire »).

Dans ce contexte il semble donc préférable de concevoir un écosystème favorable au développement de compétences collaboratives plutôt qu’une approche par traitement séparé par des exercices spécifiques.

Se former à la coopération

Dans un article précédent, je tirais « Animer des réseaux coopératifs ça s’apprend »  et je présentais la formation Animacoop comme un moyen d’apprendre à developper les compétences nécessaires à la mise en œuvre de projets collaboratifs.

L’étude d’Elzbieta Sanojca confirme que le dispositif de formation Animacoop est « un écosystème à forte cohérence interne, ouvert au développement, propice à la créativité, qui favorise le développement des compétences collaborative ».

En tant que formateur Animacoop, j’étais déjà convaincu de la pertinence de cette formation pour apprendre à animer des projets collaboratifs mais ce travail de recherche apporte des arguments de poids pour appuyer cela.

Alors si vous souhaitez developper vos compétences et projets collaboratifs, vous avez maintenant encore plus de bonnes raisons de le faire. Plus d’informations sur la formation et les dates de la session automne 2018 sur www.animacoop.net.

Source

« Les compétences collaboratives et leur développement en formation d’adultes. Le cas d’une formation hybride (Animacoop) »; Elzbieta Sanojca, Thèse, 2018.

Télécharger la thèse:

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01709910

 


Cet article a nécessité 5h de rédaction.


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